Hiver
26 janvier 2006

Voici la dernière mise à jour de mon site web, je tiens à m'excuser des longs délais entre mes mises à jour. Souvent par manque de temps je remettais la rédaction à plus tard, mais pour cette dernière, mon excuse est un peu différente. J'hésite à rédiger cette partie car elle marquera la fin, la fin de toute ma merveuilleuse escapade au pays du soleil levant. Je vais donc vous conter pourquoi je suis partis ainsi que la visite de mon père en sol nippon.

On ma fait remarquer que je n'ai que très peu élaboré sur ma compagnie, ou mon emploi. Je vais donc corriger un peu la situation et peut-être pourrez-vous mieu comprendre ma décision de quitter. Depuis que je suis gamin, j'ai toujours désiré faire des jeux vidéo. Je n'avais pas envisagé le Japon comme option très sérieuse, mais quand la chance s'est présentée, je l'ai saisie. Peut-être était-ce une erreur, je ne le sais pas. Je m'assis donc à mon bureau, dans la très dynamique compagnie qui à bien voulu engager un étranger tel que moi, ne maitrisant que peu le langage local et encore moins ce qu'il devait réaliser: des jeux vidéo. Les premiers temps sont assez cléments, bien que l'on doit travailler 10 heures par jour, et parfois un peu plus. J'arrive à bien m'intégrer et comme l'on ne s'attend à pas trop de moi, je m'en tire pas si mal. L'équipe est fort sympathique, et je me fais rapidement quelques bons amis parmi mes collègues programmeurs. Le temps passe et les choses deviennent un peu plus sérieuses. Avant de continuer, j'aimerais décrire un peu la culture du travail au Japon ou plutôt comment je l'ai perçu durant mon séjour là bas, que ceux qui ne sont pas d'accord avec mon explication m'en fasse part. Au Japon, le travail passe avant tout. Depuis la 2ième guerre mondiale, le sentiment de la défaite motive les hommes (principalement) à travailler deux fois plus fort. Ce comportement n'étant pas du tout démodé, il n'est pas rare de voir des salariés travailler 11 heures ou plus par jour. On entend même des rumeurs que le dernier employé à quitter la compagnie aux petites heures du matin est un exemple pour ses collègues. Bravoure ou stupidité, à vous d'en décider. Je me vois donc plongé dans ce contexte que j'ignorais mais que j'ai rapidement appris à mes dépens. Le marchandage des quelques heures de loisirs que je pouvais me permettre durant la semaine au profit d'heures de programmation additionnel est loin de faire mon affaire, surtout que je sens la fatigue qui me guette, parfois étant obligé de gruger quelques heures de sommeil pour finaliser je ne sais plus quoi. Les semaines suivantes ont vu mon intérêt diminuer et ma motivation de jeune sans expérience se réduire à néant. Un certain vide grandissait, il me manquait quelques chose. Les journées grises s'alignaient et je voyais très mal la situation s'améliorer. Ma vie était rendue fort peu intéressante même si j'habitais dans une des plus belles ville du monde. Je devais donc prendre la difficile décision de tout abandonner et me sauver... moi. Je ne peux pas blamer la compagnie, mes collègues de travail, ni même mon patron qui ont essayé de m'aider dans toute cette histoire. Peut-être que je n'étais pas fait pour ce travail, pas au Japon, peut-être était-ce la manière dont l'on travaille là-bas. Peu importe, la conclusion restera la même, je pars.




La décision prise, le stress diminua, n'ayant plus à endosser la responsabilité de tout ce que j'avais réussi à échaffauder jusqu'à date. Mon père se décida donc à venir profiter des quelques semaines qu'il me restait avant mon retour au Canada pour s'inviter et découvrir ce pays si lointain. Jouant les guides touristiques pour une 3ième fois, ce fut la plus plaisante car ayant terminé de travailler je faisais moi aussi partie des visites. Nous avons donc passé quelques temps à découvrir les secrets que Kyoto sait si bien garder, temples rues de la vieille ville ainsi que de très excellent mets japonais (opinion n'engageant que moi). Ensuite, direction Hiroshima, cité chargée d'histoire, c'est avec une certaine fébrilité que nous avons suivi le chemin qui retrace les tragiques évènements (première bombe atomique le 6 août 1945). Non loin de là, la petite île de Miyajima toujours aussi charmante, nous accueille avec un froid sibérien. Je ne pouvais penser retourner au Canada sans aller voir ma famille adoptive à Masuda. Nous sommes donc allés passer un peu plus d'une semaine dans ma famille japonaise, chez les Ohata. J'étais très content de pouvoir les rencontrer une dernière fois et en plus, de faire découvrir à mon père cette petite ville qui m'émerveillera toujours. Rencontre d'amis, visites et soupers se succédèrent, je me rendais bien compte que j'allais m'ennuyer de la vie et des gens de Masuda. Mais toute bonne chose a une fin. Les adieux furent difficiles et c'est le coeur gros que je repris la route en direction de Osaka. Un dernier détour par Kobe pour saluer de bons amis et nous voîlà dans l'avion qui nous ramènera au Canada.





Vous vous doutez surement que ce fut une fort belle expérience, j'ai pu découvrir un pays magnifique qui dépassait ce que j'aurais pu imaginer. Riche culturellement, mais c'est surtout l'aspect humain qui rendra ce voyage inoubliable, les amitiés que j'ai forgées au long de ce périble et les personnes de grande valeur qui ont croisé mon chemin. Voilà plus d'un mois que j'ai quitté le Japon et un peu à l'image de mon voyage en Suisse, les bons souvenirs refont surface beaucoup plus rapidement que les difficultés que j'ai rencontrées. Il ne faut toutefois pas les oublier car c'est ce qui fait grandir, verser quelques larmes, serrer les poings, prendre des décisions que l'on a parfois peur de regretter, voilà ce qui fait de ce voyage une expérience qui a valu la peine d'être vécue.

Merci d'avoir suivi mes aventures et j'apprécierais si vous pouviez m'écrire quelques commentaires.

Augustin

Photo de la fin: Kobe luminary