Okinawa l'imprévisible 2/2
25 janvier 2005

Après une première nuit sur une magnifique plage d'Okinawa, je me renseigne sur les différentes attractions de la région, question d'organiser un peu mon temps. Je déjeune rapidement, remballes mes affaires et me voilà reparti sous un ciel quelques peu menaçant. Premier arrêt, le parc Gyokusendo Okokumura où je visite les grottes de Gyokusendo, les plus vastes du Japon; 460 000 stalactites et un parcours souterrain de 3 kilomètres. C'était pas mal, mais on se promène dans de longues galeries très étroites, c'était peu, comparé aux énormes cavités des grottes Belges que j'ai eu la chance de visiter. Le reste du parc est sympatique, il y a une reproduction d'un village typique d'Okinawa qui a été reconstitué, avec des artisants qui s'affairent à concevoir plein de trucs traditionnels vendus à fort prix aux touristes les plus fortunés. Il y a une brasserie qui produit du saké ainsi qu'une boisson spéciale dont les bouteilles contiennent un serpent. D'ailleurs, Okinawa est réputé pour son très dangereux serpent blanc, le habu, qui promet une mort rapide à la moindre petite morsure. J'aurais bien aimé ramener une de ces bouteilles, mais la plus petite était 10,000 yens, soit à peu près 110$ canadien, c'est à dire mon budget pour 4 jours, soupir…


En sortant du complexe, en fin d'après midi, il pleuvait, et aucun signe d'éclaircissement. Je prends donc la route, avec mon imperméable. Une heure plus tard, l'imperméable avait atteint ses limites et j'étais complètement mouillé. La pluie a redoublé et j'avançais à l'aveuglette en cherchant une place où installer ma tente. J'ai finalement décidé de rebrousser chemin et retourner à la même plage où j'ai dormi la première nuit. Une accalmie providentielle m'a permis de monter ma tente au sec, mais au dernier piquet la pluie est repartie de plus belle! Ca me semblait presque arranger. Il était 7 heures et demi, j'étais loin d'un restaurant ou d'un dépanneur; le souper s'annonçait plutôt maigre : raisin sec et pain, à 8h j'étais couché, la plupart de mon matériel était mouillé mais j'avais bon espoir que demain il ferait beau et que je pourrais faire sécher toutes mes affaires. À 11 heures, le vent s'est mêlé de la partie et ma tente, très vulnérable sur la plage, était fortement mise à l'épreuve, tellement que j'ai dû sortir pour solidifier les piquets. Peu de temps après, le vent soufflait encore plus fort sur la tente, je devais même pousser de l'intérieur sur les parois pour soulager un peu la pression sur les traverses d'aluminium. Malgré mes efforts, ça commençait à dégoutter à l'intérieur de la tente, les deux toiles de la tente se touchaient à cause du vent, il n'y avait donc plus d'imperméabilité . Étrangement je trouvais la situation comique presque drôle. Avant d'avoir d'autres problèmes, j'ai rapidement ramassé mes affaires, et j'ai quitté la tente en courant sous la pluie battante et de fortes bourrasques de vent. Je me suis rendu dans un petit hôtel pas trop loin, il était 11: 30, je n'avais pas de chandail, des pantalons mouillés, plein de sac et je grelottais. J'ai eu bien du mal a expliqué à la madame qu'en fait, je voulais juste une chambre pour la nuit. J'ai donc dormi au chaud cette nuit là. Quelle journée!!

Le lendemain, comme de fait un soleil radieux, j'ai donc pu faire sécher toutes mes affaires et prendre un peu de bon temps sur la plage. J'ai aussi eu l'idée de me baigner, il faisait assez chaud mais il y avait des touristes qui se promenaient sur la plage avec leurs tuques, j'ai donc décidé de remettra ça a une prochaine fois. J'ai visité quelques sites touristiques sans grand intérêt. En soirée, je ne trouvais pas de plage j'ai donc du demander à une famille si je pouvais camper dans leur cour, ce qu'ils ont accepté non sans quelques réticences.


La journée suivante, j'ai d'abord visité les ruines du château Nakagusuku premier château de pierre construit au japon. Ensuite la maison des Nakamura, une famille cossu du 13ième siècle. Pendant que je visitais les ruines du château, j'ai vu que la rive Ouest de l'île n'était pas très loin, et j'ai décidé d'y aller. Je suis arrivé près d'une base militaire américaine et j'ai un peu eu le dégoût, tout était axé sur les Américains, magasins, restaurants, je me croyais aux États-Unis, les prix en dollars US etc. Alors j'ai continuer vers le Nord. Après une bonne quinzaine de kilomètres, j'ai débouché sur une magnifique plage, mais le ciel menaçait encore et le vent était assez fort. J'ai donc décidé de trouver une autre place pour la nuit. J'ai fini par dormir dans un petit hôtel abordable, il faut dire que cette côte est très touristique alors j'étais content de trouver quelque chose qui ne défonce pas mon budget, assez durement malmené jusqu'à date. En me réveillant, la météo était encore difficile, pas moyen de repartir pour la capitale, je me suis donc baladé dans la petite ville, sur les grandes plages et j'ai fait les boutiques de surf. On était le 31, j'aurais aimé repartir pour la capitale Naha, et essayer de trouver une activité pour le nouvel an, mais bon, je me suis contenté d'un souper aux nouilles offert par mon hôtesse et d'un match de boxe à la télé. Soupir.



Retour à Naha où j'ai passé 2 jours, j'ai visité les anciens bunkers, quartier général militaire durant la bataille d'Okinawa.
On y raconte des faits pas mal stupéfiants qui y sont survenus, par exemple, alors que les japonais avouaient leur défaite, plus de 4000 soldats et officiers préféreraient se suicider que de se rendre à l'ennemi, un bon exemple de l'honneur japonais à son plus fort. En soirée
je flânais sur l'avenue Kokusai-dori où l'on retrouve une multitude de magasins de souvenirs, restaurants et pubs. Départ le 4 janvier pour Fukuoka, souper avec Jol. J'y retrouve le reste de mes bagages et, le lendemain, après 8 heures de train et 5 changements, j'arrive à Masuda, fatigué mais comblé par la belle aventure.


Photo de la fin: tournoi de karaté mi décembre